J.A. Baettig

J.A. Baettig

13 Lunes - Extrait 3

A l'occasion de Beltane, voici un troisième extrait de 13 Lunes

 

Vérifiant une dernière fois l’état de la maison et la liste d’épicerie pour le souper, je surpris Bear en train de placer des tiges de fenouil de part et d’autre de la porte d’entrée.

—    Je peux savoir ce que tu fous ! m’exclamai-je.

—    J’ai lu que le fenouil repoussait les sorcières…

—    Tu te rends compte n’est-ce pas ?! de ce que tu es en train de dire… On est en 2008 ! Faut vraiment te faire soigner !!! Tu sais ?!

—    Tu verras tu me remercieras, fit-il en se relevant avant de prendre son blouson et son portefeuille.

—    De quoi ? De passer pour un fou qui décore sa maison avec du fenouil ?

—    C’est écrit sur internet.

—    Et tu crois tout ce que tu lis ?!

—    Parce que t’en sais quelque chose toi peut-être ? me lança-t-il en retour sur un ton sarcastique. Allez ! Passe une bonne soirée !

Je n’eus pas le temps de retirer le fenouil que déjà le ronronnement puissant d’une Audi TT, retentissait en haut de la cote. En quittant l’allée, Bear me fit encore un geste de croix, signifiant Vade Retro, et l’Audi se gara derrière ma vieille Ford Taurus toute déglinguée. Le contraste entre les deux voitures me fit grimacer. Mais toutes mes pensées s’envolèrent instantanément lorsque je la découvris dans sa petite jupe à carreau noir et blanc et son chemisier plus transparent que blanc. Je m’effaçai pour la laisser entrer et sa main effleura mon ventre. Je retins mon souffle, priant pour qu’elle ne remarque pas la déco stupide de Bear mais alors que je refermais la porte sur nous, Lexie se retourna et enroulant sa main dans le bas de mon t-shirt, me colla d’autorité à elle. Surpris, mes yeux croisèrent les siens pour découvrir que ceux-ci brillaient comme deux phares en pleine nuit de tempête.

—    Je croyais que tu ne croyais pas aux histoires de sorcières… murmura-t-elle d’une voix rauque tout près de mes lèvres.

Ma peau se couvrit instantanément de chair de poule, sans que je sache vraiment si c’était de peur ou d’excitation. Probablement un mélange des deux.

—    Je n’y crois pas, répondis-je en déglutissant.

Un sourire espiègle s’étira sur ses lèvres.

—    Mm. Très chic la déco fenouil.

Bear mon gars, t’es mort !



30/04/2016
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